Concepts : pouvoir,

Notions :

Documents de travail à UTILISER : H55-RenouveauUrbain

1. Les représentations des élèves

La totalité des élèves sont convaincus que ce sont les seigneurs qui ont le pouvoir en ville. En fait, quand on leur demande Qui a le pouvoir en ville, au Moyen Age ?, aucun n’a d’illusion, c’est le seigneur. En réalité, ils oublient l’existence des marchands, des artisans, de tous les métiers qui font la richesse de la ville. D’une manière générale, pour nos élèves, la ville d’une manière atemporelle a une fonction essentiellement résidentielle. On a la confirmation de cela dans leurs réponses à la question :

Au Moyen Age, qu’est-ce que c’est une ville ?

Territoire avec un seigneur, son château, une église et son prêtre, des bourgeois et des marchands qui viennent des campagnes. Tout autour du château, les maisons des bourgeois

Idem + des habitations.

Bourgeois, nobles, seigneur, théâtre et boutiques de luxe.

Bourgeois qui ont une vie plus facile que les vilains.

Bourgeois + un seigneur dans son château. Dans les campagnes environnantes des vilains cultivent leurs terres.

Château du seigneur, église, habitations pour les bourgeois et les chevaliers autour du château.

Boutiques ;

Cathédrale ;

Marchés ; Ecole ;

Vendeurs ;

On paye des impôts au seigneur,, à l’Eglise et au roi

Bien évidemment, les interactions entre les villes et les campagnes leur sont étrangères. Fort de constat, la première mission va leur demander de faire le point sur qui habite en ville et de mesurer que la richesse du seigneur est, pour partie, dépendante, de l’activité marchande et commerciale de sa ville, donc de celle des artisans et des marchands.

2. MISSION 1 : Qui sont les habitants ?

Ce tableau a été choisi car il est assez représentatif de ce que font les groupes. Une partie de ce travail ayant été réalisé pendant le confinement de mars 2020.

Tableau de Aaron		Professeur
Habitants	Sources de revenus	Commentaires
Seigneurs	Impôts et taxes (taille, aides…)	Impôts
Chevaliers	Militaire à la charge du seigneur, participation à des tournois	Travail
Église (Evêque et prêtres)	Impôt : la dîme (un dixième des récoltes des fidèles et les dons des riches seigneurs)	Impôts
Marchands (de draps, par exemple)	Commerce Leurs ventes et services	Travail
Artisans (Tailleurs, fourreurs, barbiers, apothicaires, drapiers par exemple)	Travail (artisanat)	Travail
Paysans	Leur récolte après paiement de l’impôt.	Travail

Ce sont les seigneurs qui ont véritablement le pouvoir dans les villes. Au moins le pouvoir politique. L’évêque détient le pouvoir religieux. Les marchands et les artisans détiennent eux le pouvoir économique. Les seigneurs vivent grâce aux impôts de ceux qui travaillent.

3. MISSION 2 : Les revendications des artisans et des marchands

Quelques exemples

Lettre de Savanah, une marchande de votre ville

Cher seigneur

Je suis une commerçante de votre ville. J’aimerais que les impôts soient moins lourds, que les taxes de mes produits soient moins élevés et que vous conseilliez aux habitants de la ville de venir acheter des produits dans ma boutique.

Merci,

Cordialement.

Lettre de Clara

Cher Seigneur,

Je suis un marchand de la ville de Pau. Je vends des poulets tous les mercredis au marché de Pau mais pour me rendre en ville, je dois traverser un pont. A chaque passage, je dois vous payer une taxe comme droit de passage. Je dois nourrir mes 5 enfants et la vente de mes poulets me permet tout juste de les nourrir. Ces taxes me coûtent très cher et je n’arrive plus à acheter à manger à mes très chers enfants. S’il vous plaît pouvez-vous retirer cette taxe, je vous en supplie ! Mes enfants meurent de faim.

Lettre de Matthieu

Je suis un marchand et je souhaiterais vous faire part de quelques revendications :

Je souhaiterais tout d’abord pouvoir exporter ma marchandise en empruntant la route de mon choix.

De plus, je voudrais que ma sécurité soit assurée afin que ma marchandise ne soit pas volée.

Enfin, pour finir, je voudrais pouvoir fixer le prix de ma marchandise et ne pas payer de taxes.

Je vous prie de bien vouloir prendre en considération mes revendications.

Commentaires pour les 3 lettres et pour la majorité de ce que j’ai reçu : Des revendications qui portent sur les taxes et les impôts trop élevés, c’est juste. C’est bien vu. Mais une tentative individuelle qui n’a aucune chance d’aboutir. Seul·e·s, vous n’avez aucun pouvoir, vos revendications n’ont aucune chance d’aboutir.

Lettre d’ Arthur

A notre seigneur,

Nous, chef de la corporation des artisans de la ville de Troyes demandons à avoir de meilleures conditions de vie. Pour cela, nous aimerions :

Sortir et rentrer librement et gratuitement dans le domaine pour faire le commerce avec d’autres villes et d’autres pays comme l’Italie….

Ne plus payer les impôts comme les aides et la taille.

Ne plus être considérés comme des serfs et ne plus être soumis au seigneur.

Multiplier les foires dans notre ville pour améliorer les échanges commerciaux

Elargir la ville et construire de nouveaux remparts.

Cordialement, les chefs de la corporation des artisans de Troyes.

Lettre d’Anaïs

Mon Seigneur,

Moi, Anaïs chef de ma corporation, marchande dans l’industrie textile vous fait part de mes revendications :

Je souhaite me rendre à la foire de Lendit, ce mois de juin.

Comme il est connu, la fabrication des draps est complexe. Moi, entrepreneuse fait travailler cinq métiers différents : les tisserands, les tondeurs, les foulons, les teinturiers et les tailleurs. Cela me demande beaucoup de main d’œuvre, et vous demande la permission de posséder plus d’apprentis.

Egalement je souhaiterais augmenter les prix de la vente de mes tissus, pour nous permettre de payer vos tailles et d’envoyer de l’argent à nos familles.

Nous vous verserons comme convenu la taille, et nous demandons de demeurer dans votre domaine.

Il serait préférable de ne pas travailler le dimanche pour que certains puissent prier le Seigneur.

A mon Seigneur

Lettre de Ian

Mon Seigneur,

Moi Ian, un maitre artisan de votre ville, vous demande d’organiser plus souvent une foire semblable à La Foire de Lendit afin que nous, artisans et marchands, soyons bénis et mis en avant.

Je vous demande aussi que les routes de commerce soient protégées afin d’éviter les pillages de marchandises durant le transport et les faire arriver intactes. Comme ça nous, marchands et artisans, vivrons mieux, pourrons payer vos impôts et pourrons fournir l’Eglise (la dime) plus facilement.

Une revendication collective des artisans qui se sont regroupés en corporations. Voilà une idée différente. Aboutira-t-elle ? C’est une autre affaire. Mais, groupés et organisés, les artisans et les commerçants sont plus forts, c’est certain. Encore faut-il que le seigneur n’y perde pas !

Par contre, certaines revendications n’ont aucune chance d’aboutir !

Anonyme

Mon cher seigneur,

J’aimerais être comme tout le monde et en plus de ça être libre. Pour ça, je pourrais travailler plus souvent pour gagner plus d’argent. Si les prix ne me plaisent pas je voudrais augmenter ou diminuer le prix de ce que je vends.

Trace écrite proposée à l’issue des missions 1 et 2

Je ne reprends pas forcément ce qui a été noté dans les commentaires. J’en profite aussi pour faire noter des éclaircissements apportés à chacun des groupes lors de leur travail.

Le développement des villes

A partir du XIe siècle, les villes connaissent un développement important qui s’explique par :

la croissance démographique et économique des campagnes.

le dynamisme du commerce. L’Italie du Nord (Venise) et l’Europe du Nord (Bruges) sont des espaces particulièrement urbanisés.

Les villes sont le plus souvent entourées de remparts qui assurent leur défense. A l’intérieur, l’espace est entièrement bâti. Des faubourgs apparaissent à l’extérieur de l’enceinte. La cathédrale ou les nombreuses églises témoignent du rôle important de l’Eglise.

La ville, un monde de marchands et d’artisans

Les villes sont d’abord le lieu du marché où s’échangent les produits locaux.

Les villes sont ensuite des lieux où se rencontrent les marchands d’Italie, de Flandre et d’Allemagne, lors de foires (Foire : un grand marché à dates fixes où des marchands venus de loin s’échangent leurs marchandises.) comme celles de Champagne où ils échangent des étoffes, des épices…

De leur côté, les artisans (boulanger, tisserand, fourreur, menuisier…) réalisent et vendent des produits de toutes sortes. Leurs boutiques ou ateliers ouvrent sur la rue.

Le mouvement d’émancipation des villes